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Pourquoi un observatoire des paysages en martinique ? ...
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Plusieurs raisons sont à l'origine de la création de l'observatoire photographique des paysages de Martinique. Un constat général sur la question des paysages en Martinique nous mène à penser qu'il nous manque des outils de connaissance et de compréhension. Le paysage change très vite sans que nous ayons l'impression de le comprendre et de pouvoir intervenir. Puis, en 2007, un phénomène naturel important, l'ouragan Dean qui a détruit une grande partie de la végétation et des constructions.
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Le constat... Aujourd'hui, malgré l'évolution
des métiers du paysage et la nécessaire prise en compte
du paysage dans les politiques publiques, pour la majorité
d'entre nous, le paysage évoque encore le plus souvent une image
champêtre, des lieux d'exception, ou encore des jardins. Il n'est
pourtant pas exclusivement la représentation de tout cela. Le
regard peine à se porter sur ce qui relève du quotidien,
du banal, qui constitue pourtant notre paysage de tous les jours. Celui
qui nous touche pourtant au plus près, notre cadre de vie.
Il est souvent considéré comme un élément
figé. Pourtant le paysage change en permanence, lentement ou
radicalement, sous l'influence directe ou indirect des activités
humaines ou de leur absence. La mise en place d'un Observatoire
photographique des paysages permet de suivre ces transformations.
Dans les politiques d'aménagement, le paysage apparaît
parfois comme un luxe qu'on pourrait s'offrir. Il est dans certains cas
l'oublié des grands projets. On construit, on répond
à des besoins fonctionnels sans se poser la question du nouveau
paysage que l'on crée, du paysage, que l'on détruit. La
question se pose souvent a posteriori quand tout est déjà
fait...
Le paysage n'est pourtant ni la nature, ni l'environnement. Il est
l'expression de la relation que l'homme entretient avec son territoire,
son cadre de vie. En cela, il est important de comprendre comme nous
agissons sur son évolution et comment on peut influencer son
devenir. Il en va du bien-être de chacun.
Le caractère
insulaire de la Martinique en fait sa grande fragilité. Elle
subit de très fortes pressions urbaines liées à
l'augmentation de la population et à la faible
disponibilité des zones constructibles. Ce développement
rapide et parfois anarchique menace l'équilibre de certaines
zones naturelles et pèse sur le caractère rural et
identitaire de
la
Martinique. Ces
pressions sur le territoire ne cessent
d'augmenter et engendrent des diminutions des parcelles
cultivées, des coupures vertes, grignotent peu à peu le
territoire et réduisent des espaces naturels à peau de
chagrin. L'équilibre insulaire est fragile. La question du
paysage martiniquais se pose donc aujourd'hui clairement dans le
développement des politiques d'aménagements.
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L'opportunité...
En 2007, le passage de l'Ouragan DEAN a
engendré des dégâts considérables sur
l'ensemble de
la
Martinique. Le
territoire entier porte les cicatrices
des vents violents qui ont arraché les toits, couchés les
arbres, dévasté les bananeraies... Les
dégâts sur la végétation et l'habitat sont
considérables, sur une île ou le dernier passage d'un
ouragan violent remonte à bientôt 30 ans.
La Martinique a été comme mise à nue. De multiples
questions se sont alors posées, sur la capacité de la
nature à se reconstruire, sur la qualité des
constructions, sur l'étalement des zones urbaines, la
dégradation des espaces naturels... Ces réflexions ont
permis de constater que les outils de connaissances des paysages de la
Martinique étaient peu nombreux.
Aussi, il nous a semblé opportun de “profiter” de cette
catastrophe pour mettre en place un observatoire photographique des
paysages rapidement après le passage de l'Ouragan.
Sur plusieurs années, le principe est de
pouvoir suivre les paysages et la façon dont ils évoluent
après le passage de l'ouragan, et de comprendre les dynamiques
qui les animent. Plus largement, l'observatoire est un outil de
connaissances et de réflexions sur les paysages martiniquais. Il
permettra aussi de suivre les politiques publiques d'aménagement
et d'évaluer l'efficacité des décisions prises en
la matière. Un
enjeu essentiel est donc l'analyse des mécanismes de
transformation de l'espace ainsi que les acteurs qui en sont la cause
afin d'orienter favorablement l'évolution des paysages.
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